
En s'appuyant sur les données de vingt-cinq pays de l'Union européenne et de trois autres pays (Canada, Suisse, Norvège), le British Council et le Migration Policy Group ont calculé un Index européen des politiques d'intégration des migrants, le Mipex, leur permettant de comparer les politiques de ces pays en matière d'intégration des immigrés.
Selon les six critères retenus par cet index – accès au marché du travail, regroupement familial, résidence de longue durée, participation politique, accès à la nationalité et non-discrimination – la France se classe 11ème avec un score de 55 sur 100, loin derrière la Suède (88), le Portugal (79) ou la Belgique (69) et à égalité avec la Slovénie. "Les ressortissants de pays tiers résidant légalement en France doivent remplir les conditions les plus sévères des vingt-huit pays pour le regroupement familial et la résidence de longue durée", relève l'étude.
Virginie Guiraudon, chargée de recherches au CNRS, relève que la législation française "se rapproche parfois du pire en matière de résidence de longue durée et d'accès à la nationalité". Car, en combinant les six critères du 'Mipex', la France obtient une note moyenne grâce à des évaluations plus favorables en matière de lutte contre les discriminations et d'autorisation de la double nationalité.
Pour Thomas Huddleston, rédacteur de l'étude, "l'objectif final du 'Mipex' est de promouvoir un débat européen mieux informé sur l'immigration, ce qui sera particulièrement utile avant la présidence française de l'UE (en juillet), le gouvernement français ayant annoncé que ce thème serait une priorité".